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Les logements sociaux, inaccessibles pour les plus modestes

La crise sanitaire que nous traversons et dont nous ne sommes pas encore en mesure de tirer toutes les conséquences va et a déjà paupérisé une population qui n’était pas jusqu’alors touchée.

La situation économique dans les prochains mois va probablement laisser sans emplois nombre de travailleurs. Combien seront-ils demain ? Nul ne le sait. Pour eux comme pour ceux qui étaient déjà dans des situations difficiles, le logement social est une nécessité.

Toutefois, aujourd’hui cet accès est problématique. La pénurie de logements sociaux reste une entrave à l’accès au logement pour les plus précaires mais n’est pas la seule en cause.

Retour sur La loi SRU

La loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbaine, votée en 2000 impose aujourd’hui aux communes de plus de 1500 habitants en Région parisienne et 3500 habitants sur le reste du territoire, d’atteindre un seuil de 20% à 25%, selon les cas, des logements en résidence principale en logements sociaux.

L’effort produit est bien réel et les objectifs parfois dépassés même si certaines communes récalcitrantes préfèrent payer la compensation plutôt que de se soumettre à la loi.

Un loyer HLM peut-il être trop cher ?


Aussi incongrue que puisse paraitre la question, elle cache une vraie réalité. Les loyers d’un appartement en logement social se sont envolés ces dernières années alors même que les revenus des locataires tendaient à légèrement baisser.

À cela plusieurs explications. La principale est que les loyers représentent la principale source de revenus des bailleurs sociaux. Diminuer les loyers revient à réduire les moyens alors même que la sollicitation de construction est extrêmement forte dans le cadre de la loi SRU.

Parallèlement les coûts de production augmentent que ce soit les coûts de construction ou les coûts du foncier. Le prix des loyers dans le parc récent a ainsi inévitablement connu une hausse.

Les coûts de production augmentent que ce soit les coûts de construction ou les coûts du foncier. Le prix des loyers dans le parc récent a ainsi inévitablement connu une hausse.

Les ressources des bailleurs diminuent

Par ailleurs les ressources allouées aux bailleurs se sont effritées en particulier l’Aide Personnalisée au Logement (APL). Déconnectée il y a plusieurs années des loyers, l’APL a, de plus, récemment été réduite. Au final, les ressources des bailleurs se sont vues considérablement réduites alors même que la demande s’accentuait.

Cette perte de capacité financière a eu un impact important sur la livraison de logements sociaux, impact d’autant plus important que le premier confinement a mis à l’arrêt tous les chantiers en cours et retardés ceux qui étaient planifiés.

Inégalité devant l’attribution de logements sociaux


Le bailleur social a tout aussi peur des impayés qu’un bailleur privé. Les ménages ou demandeurs les plus modestes ne sont ainsi pas mis en tête de liste des attributions.

Certaines situations sont clairement des motifs de rejet. Ainsi l’intérimaire, le travailleur en CDD, le bénéficiaire du RSA, le sans emploi, tous ces précaires seront souvent les laissés-pour-compte des opérations d’attribution.

L’opacité du système autorise, par ailleurs, ces excès. La pénurie de logements très sociaux se surajoute à cette situation. Le PLAI, prêt locatif aidé d’intégration, n’a pas tenu ses promesses faute d’avoir mobilisé. Ceux qui sont mobilisés, telle l’association Emmaüs, reconnaissent leur difficulté de réalisation en raison de l’absence de fonds propres.

Les personnes en recherche de logement en viennent donc à rechercher des astuces et conseils pour réussir à trouver un logement, par le biais de blogs immobiliers tels qu’Immostore par exemple.

Et les plus modestes ?


Les plus pauvres se tournent donc vers le parc immobilier privé. Mais, bien évidemment, là aussi les portes se ferment. Les appartements se font tout aussi rares dans un marché immobilier tendu.

Les loyers des appartements et des maisons flambent et les exigences des propriétaires sont chaque jour plus importantes afin de se prémunir d’éventuels impayés. Les annonces précisant « location d’appartement avec RSA accepté » sont rares.

Les plus précaires n’auront d’autre choix que d’accepter des logements insalubres quand ils ne deviendront pas SDF.

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